La plateforme de choix de formations supérieures APB est désormais ouverte. Des milliers de lycéens de terminal vont pouvoir s’y connecter pour sélectionner ce qu’ils souhaitent faire une fois le bac obtenu. Le site APB, mis en place par le ministère de l’Éducation nationale, est parfois décrié. Notamment son code source, qui révèle des pratiques contestables…
Le code source se dévoile
Sale temps pour APB… À l’heure où la plateforme ouvre ses portes, des questions restées sans réponses et des révélations récentes ressurgissent. Parmi elles, il en est une qui concerne le code source du site. Après une longue lutte, l’association Droit des lycéens a réussi à obliger le ministère à publier ce code. Le document est d’abord parvenu sous forme d’un tas de 20 feuilles papier, incomplètes qui plus est… Des experts se sont donc penchés sur ce code, et ont trouvé quelques pratiques douteuses. Les lignes de code révèlent notamment que certaines filières, dites « sélectives » peuvent choisir les candidats en fonction de leur sexe, de leur établissement ou pays d’origine et de leur nationalité. Une technique aussi utilisée par les universités qui semblent avoir la possibilité de présélectionner des candidats sur dossier. Tout le contraire du principe même de l’université qui se doit d’ouvrir ses portes à tous.
L’efficacité d’APB remise en question
La plateforme est aussi controversée aux vues de son efficacité. En effet, les chiffres publiés par le ministère de l’Éducation nationale mettent en lumière des problèmes d’orientation. L’an dernier, 6 % des bacheliers n’ont été sélectionnés dans aucune formation. Le chiffre est plus inquiétant encore pour les bacheliers professionnels qui sont 27 % dans ce cas de figure… Alors qu’ils montrent leur envie de s’inscrire en études supérieures, ils sont freinés par on ne sait quel système qui fait que leurs vœux sont fréquemment refusés. Par voie de fait, ils sont très nombreux à se retrouver en licence universitaire, où leur taux de réussite est assez faible…
Lorsqu’un bachelier fait ses choix sur le site, il a en effet l’obligation d’insérer dans sa liste une filière non sélective comme l’université. C’est donc ce choix en forme de filet de sécurité qui est attribué par défaut à de nombreux bacheliers professionnels. En réponse à ce problème, la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, avait annoncé l’ouverture de places en BTS et DUT, sous forme de quotas, réservées aux titulaires de bacs professionnels et technologiques. Une mesure qui ne semble donc pas avoir vraiment porté ses fruits en 2016…
Du côté du gouvernement, on reste silencieux sur ces questions sans réponses. Aucun commentaire n’a été fait après l’analyse du code source ni après la publication des chiffres 2016 d’APB… Un silence qui pourrait bien en dire long sur le malaise que provoquent ces points noirs.