Le juge des référés du Tribunal de grande instance (TGI) d’Angers a confirmé, le 17 octobre, le caractère problématique du travail le dimanche après-midi des animateurs·rices au Géant Casino de la Roseraie. Pour autant, cette décision a minima et qui ne concerne dans les faits que le seul prestataire ne devrait avoir que peu de conséquences sur la stratégie portée par le groupe sur ce sujet. Dans un secteur plus que jamais concurrentiel, et alors que les PDM des intégrés sont attaquées, tant par les indépendants que par les GAFAM, les ouvertures le dimanche après-midi apparaissent comme inéluctables.
Une défaite en trompe-l’œil pour le groupe Casino
Le jeudi 17 octobre 2019, le TGI d’Angers (Maine-et-Loire) a interdit à la société Evénement, enseigne commerciale Etic accueil, dont le siège social est situé Marseille, d’employer des animateurs·rices le dimanche à partir 13 heures dans le Géant Casino d’Angers.
Selon Patrice Auvinet, le secrétaire général de la CGT Commerce et services d’Angers, l’un des syndicats à l’origine de la procédure judiciaire, « ce jugement va faire comprendre à Casino que les grandes surfaces ne peuvent faire n’importe quoi. Le dimanche doit rester un jour de repos ». Pas évident, tant la portée du jugement rendu par le TGI d’Angers s’avère être restreinte au seul prestataire de services dans ce cas particulier.
La décision du Tribunal de grande instance (TGI) d’Angers ne constitue en réalité pas une condamnation de l’ouverture le dimanche, ni même du principe des caisses automatiques au cœur de ce projet. C’est uniquement l’utilisation d’animatrices d’accompagnement qui a été remise en cause par la justice. Des animatrices que le groupe Casino avait recrutées seulement pour le lancement de ce dispositif.
Casino va continuer sur sa lancée
Casino ne compte pas revenir pas sur sa stratégie. Le dimanche 13 octobre, le groupe de Jean-Charles Naouri a ouvert d’autres magasins sans caisses. Il s’agit des hypers Géant Casino de Gap et de Chaumont, qui se passeront également d’animatrices.
Fin septembre, le distributeur avait déjà converti 240 points de vente au mode « autonome » pour accueillir des clients, selon les cas, le dimanche et/ou la nuit. Dans le détail, 96 supermarchés Casino, 59 Monoprix, 57 Franprix, 16 Leader Price et 11 magasins de proximité sont passés en ouverture élargie.
« Nous envisageons d’accélérer la dynamique au quatrième trimestre », a annoncé le distributeur, confiant en son modèle.
Une évolution inéluctable des grandes enseignes
Le groupe Casino a des raisons de continuer sa politique d’ouverture le dimanche. Selon Le Parisien, le magasin d’Angers reçoit plus de 1000 clients le dimanche après-midi, soit autant que le matin ! Il existe donc une réelle demande de la part de la clientèle ce jour-là.
D’après une source chez Monoprix, « le dimanche est devenu selon les magasins le deuxième ou le troisième jour en termes de chiffre d’affaires ». Luc Simon, directeur de l’hyper d’Angers, s’attend d’ailleurs à ce qu’à terme, « le dimanche après-midi pèse 5 % du CA ».
L’ouverture des hypers sans caisses le dimanche après-midi est une évolution logique du monde de la grande distribution qui doit s’adapter aux évolutions des modes de consommation et surtout faire face à la concurrence des géants du web comme Amazon, le leader mondial du e-commerce.