Le dispositif de tabac à chauffer, Iqos, de Philip Morris International, présenté comme un substitut à la cigarette pour accompagner les fumeurs dans leur sevrage tabagique, vient d’être lancé aux États-Unis quelques mois après avoir obtenu le feu vert des autorités sanitaires américaines, la US Food and Drug Administration (FDA).
Qu’est-ce que le tabac à chauffer, dont l’Iqos de Philip Morris International (PMI) est la figure de proue ? Un dispositif électronique permettant de chauffer du tabac à une chaleur de 350 °C et de générer ainsi une vapeur de tabac comparable à la fumée de cigarette (en termes de goût et de nicotine), sans provoquer de combustion (une cigarette classique brule à environ 900 °C) et limitant donc très fortement les inhalations de produits toxiques (notamment le goudron).
Il s’agit donc pour les industriels d’une nouvelle alternative à la cigarette et d’un produit visant à aider les fumeurs à décrocher tout en réduisant sensiblement l’impact sur leur santé de leur addiction. L’Iqos est déjà très populaire au Japon, où il supplante la cigarette électronique et où il a contribué à faire baisser les ventes de cigarettes, mais peine encore à séduire sur d’autres marchés (l’Europe notamment), où la e-cigarette est déjà fortement implantée. Sur d’autres, l’Iqos n’était jusqu’ici tout simplement pas encore autorisée.
Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA), l’organisme de contrôle sanitaire américain, vient de donner son feu vert à la commercialisation du tabac à chauffer depuis le début de l’été. Cette validation a ouvert la voie à une commercialisation effective qui vient de débuter en ce mois d’octobre.
« Un timing parfait » pour PMI, selon la chaine d’information en continu CNBC, qui estime que l’Iqos devrait tirer profit des inquiétudes grandissantes outre-Atlantique sur la dangerosité de la cigarette électronique, après une série de décès inexpliqués d’utilisateurs de vapoteuses, victimes de maladies pulmonaires. L’Iqos, dont le fonctionnement se base sur l’utilisation de tabac réel plutôt que d’un liquide à base de nicotine, pourrait bénéficier des craintes des consommateurs US.
« Je ne pense pas qu’ils auraient imaginé que l’incertitude de certains consommateurs à l’égard de la cigarette électronique coïnciderait avec le lancement de l’Iqos aux États-Unis », a affirmé sur les ondes de CNBC Michael Lavery, analyste au cabinet Piper Jaffray.